Objectif Monpazier 2024 : championnats du monde d’endurance équestre

Objectif Monpazier 2024 : championnats du monde d’endurance équestre

La deuxième épreuve CEI3* sur le sol français s’est couru à Loubejac (24) sur 140 km le 10 mai dernier. L’occasion pour vingt-six couples français engagés d’obtenir une qualification pour le championnat du monde senior qui se déroulera à Monpazier en septembre prochain et surtout de travailler leurs chevaux sur une piste similaire.

🐴 Après les intempéries de la semaine qui ont précédé les épreuves, tous les cavaliers de la CEI3* interrogés au micro de @JournaldEndurance ont confié vouloir faire « la course des chevaux » en respectant leurs aptitudes face au terrain rendu difficile.

À cinq mois de l’objectif final, il semble que le maître mot soit préparation sans prise de risque pour ces couples.

L’épreuve nous livre un TOP TEN quasiment 100% français (la 5ᵉ place va à l’émirati Saeed Salem Almuhairi et SW Iacaulm).

🥇 Julia MONTAGNE emmenait CHIARA DE BEDERS pour se mesurer au plateau présent et l’emporte après une dernière boucle à 26.5km/h

🥈 Mélody THEOLISSAT et DIVA DE JALIMA, réserviste de l’équipe de France, double gagnante sur 160km à Castelsagrat et Ermelo en 2023, confirment encore leur présence sur la longue liste avec cette deuxième place.

🥉 Julien LAFAURE nous présente une nouvelle recrue potentielle pour le groupe France ! FAZAY CABIRAT, un produit de son élevage.

Le classement de la longue liste 2023 à Loubejac

✅ Camille GARBET et BALTIKA D’AURABELLE confirment avec ce top 5. Le couple faisait déjà partie de la présélection en 2023.

✅ Vincent GAUDRIOT remet BUM BAYA D’AQUI en piste, on pourra sans doute compter encore sur ce couple pour l’équipe 🤩

Nouvelles recrues pour l’équipe de France ?

🐴 Nicolas BALLARIN a déjà prouvé à maintes reprises qu’on pouvait compter sur lui dans la team France avec YALLA ou encore son fidèle ANIR. BAILA DU LIMON est qualifié pour intégrer la pré-sélection.

🐴 Une très belle course aussi pour Lisa RIOU et SINDKIA, déjà deux fois Top Ten en 2023, couple à suivre !

La période de qualification pour le CH-M va jusqu’au 9 juillet, il reste donc Fleurines et Compiègne à suivre !

Merci à A ME Photos pour la plupart des clichés 😍

Et une pensée pour notre regretté Eric qui manquait sur le bord de la piste ✨

Le contrat d’objectif : expérimentation du protocole sur l’endurance équestre international de Fleurines

Le contrat d’objectif : expérimentation du protocole sur l’endurance équestre international de Fleurines

Imaginé lors des journées de l’endurance à Lamotte-Beuvron en décembre 2022, le contrat d’objectif a été mis en place pour la première fois le weekend du 3 et 4 juin 2023 sur l’endurance internationale de Fleurines où se déroulaient des épreuves de 100 et 120km nationales, jeunes cavaliers et internationales. L’équipe d’Alizée Lafaurie a annoncé sur les réseaux le 30 mai la mise en place de ce nouveau challenge ainsi que les généreuses récompenses allouées aux gagnants.

1 – Mise en place du protocole

L’objectif de vitesse existe dans plusieurs disciplines de la course à pied, en trail et triathlon. Il consiste a définir sa vitesse de course en fonction de la distance et du dénivelé avant le départ, soit en % de VMA, soit en temps de course ou encore en valeur de fréquence cardiaque. Cet objectif permet de se mesurer uniquement à soi-même et réaliser sa course en fonction de son entrainement et de ses capacités propres connues. C’est aussi la possibilité de trouver des partenaires de course ayant le même objectif.

Sur la ligne de départ, les coureurs sont répartis en fonction de l’objectif de temps/vitesse visé. Pour le marathon par exemple, le groupe « Elite » se situe dans un box au devant de la ligne de départ et s’élancent en premier. Ses coureurs sont qualifiés sur plusieurs courses précédentes à une certaine vitesse ou temps de course et accèdent à la catégorie élite, la catégorie de celles et ceux qui peuvent prétendre à la victoire ou au podium.

SAS de départ du marathon de Paris 2023

Ce que le contrat d’objectif apportent à une course d’endurance

Rassemblant l’idée de fixer sa vitesse au préalable et de prendre le départ de la course selon des tranche de vitesse, le contrat d’objectif a été mis en place à Fleurines. Le but de ce challenge est de donner un objectif personnel et de récompenser aussi les cavaliers venus qualifier leurs chevaux et qui, définissant une certaine vitesse de course, s’approcheront de celle-ci.

Le départ en SAS évite aussi l’aspiration des chevaux dans une vitesse de départ qui ne leur correspond pas, en étant éloigné du groupe de vitesse le plus élevé.

Il permet d’identifier les cavaliers/chevaux ayant les mêmes objectifs que vous et d’éviter de se retrouver seul.e sur le parcours., dynamisant le peloton.

Le contrat d’objectif peut également aider à réduire les fautes de train et peut-être même le nombre d’éliminés.

«  En effet sur une course de 60 partants, 15 binômes sont au départ pour tenter faire un top five et tous les autres sont là pour qualifier, remettre en route, faire le point sur son cheval avant un autre objectif ou autre motivation. Je trouve ça plutôt sain de leur donner du grain à moudre qui ne perturbe en rien la course  » – Jean de Chatillon

«  On peut souhaiter qualifier un cheval à 15 comme à 18km/h et réaliser une belle course car régulière et en accord avec l’objectif fixé. Il est important de donner de la visibilité à ces cavaliers qui sont loin du podium, mais réalisent ce type de performance. » Alizée Lafaurie, organisatrice de Fleurines.

2 – Le dispositif de Fleurines

Quatre zones de départs ont été dessinées selon les tranches de vitesses choisies ( A/B/C/D) et les cavaliers pouvaient détendre dans la zone correspondant à leur objectif.

C’est à l’organisateur de définir les tranches de vitesses réalisables sur son parcours en fonction du terrain et des conditions météorologiques.

« Sur les épreuves de 120km le challenge a très bien fonctionné, de nombreux cavaliers avaient donné leur tranche de vitesse ou vitesse précise en amont et ça s’est vu au départ avec soixante-cinq chevaux répartis dans les SAS entre les épreuves CEI, CEN et jeunes » commente Alizée.

La veille lors de la remise des dossards et du briefing, les cavaliers ont pu inscrire leur contrat d’objectif sur une fiche et la signer. Ils avaient le choix entre définir une tranche de vitesse et pour les plus joueurs, la vitesse exacte !

La mise en place du challenge et sa remise des prix

« Il fallait que le challenge corresponde au système informatique et juridique de la FFE pour pouvoir comptabiliser les points et récompenser les gagnants, nous avons longuement préparé la mise en place avec la commission endurance. Evidemment, il y a des améliorations possibles et pour cela il faut que plusieurs organisateurs le testent sur leur terrain. Il y avait 65 partants sur l’épreuve 120km toutes catégories confondues, je suis curieuse de voir avec une centaine de partants ce que le dispositif de SAS permet. »

Pour les récompenses, une plaque a été offerte à chaque cavalier ayant réalisé son contrat d’objectif dans la tranche définie. Un classement a été établi entre les cavaliers qui ont donné une vitesse précise au départ et l’ont plus ou moins respecté.

L’organisation de Fleurine remercie la marque Rekor d’avoir offert des bons d’achat pour ce classement ainsi que l‘élevage de Sommant qui a récompensé les gagnants des différentes épreuves 120 et 100km.

Contrat d’objectif : les plaques de récompense pour bonne estimation de la tranche de vitesse (photo Sandrine Houis)

Résultats du contrat d’objectif sur Fleurines

La cavalière suisse Maud Radelet réalise la meilleure estimation, courant à 16.9km/h de moyenne avec Etonnemoi de Sommant pour un contrat d’objectif estimé à la même vitesse ! Elle remporte une saillie de Fahess de Sommant.

« Pour définir la vitesse, on en a discuté avec le propriétaire/entraîneur de la jument, car je la montai au pied levé et je ne l’avais pas montée avant. Sa cavalière initiale étant tombée le jour avant la course.
On s’est basé sur un pied de 17km/h, mais pour pimenter les calculs, Jean De Chatillon a annoncé 16.9 Sur la piste au final on est parti dans un groupe un peu en sous rythme par rapport aux objectifs fixés du coup on les a quitté sur la 1ere boucle. Pour accélérer boucle après boucle. Et pour la dernière il fallait un peu avancer car, sur la 1ere et 2ème on avait été assez lentement, » explique Maud.

« Il a fallu rattraper le « retard » Jean m’a dit tu dois arriver à 16h23 et donc 20,2km/h. La jument étant fraîche, on a tenté le challenge. Pour moi ce n’était pas trop compliqué de gérer la vitesse car c’est finalement ce qui est demandé en Trec (la carte en moins). Le challenge a quand même changé un peu la donne car sans cela je ne suis pas sûre que j’aurai fait la dernière aussi vite. Un peu plus que les autres oui, mais ça a pimenté la course et ça a donné un objectif à tenir même si on termine au milieu du classement. Ça permet aussi de donner un objectif en plus pour ceux qui ne veulent pas forcément aller chercher la tête du classement ».

Arrivé en 9ème position de la CEI2*, Paul Bard prend la deuxième place du challenge avec une vitesse moyenne de 18.2km/h ayant estimé sa vitesse à 18.3, Julien Lafaure est 3ème avec une vitesse de 19.2km/h sur un objectif de 19.4 et passe la ligne d’arrivée en 6ème position.

Paul Bard : « Je ne connaissais pas la piste de Fleurines, c’est difficile d’estimer une moyenne lorsqu’on ne connaît pas le terrain. J’imaginais le parcours semblable à Compiègne et pour qualifier la jument selon ses capacités, à Compiègne j’aurai tourné à 19km/h, mais là en découvrant le profil du terrain je suis resté un peu en dessous. Avec Elena Paton, nous avions prévu de faire route ensemble et elle a estimé tourner à 18.3km/h, donc je me suis positionné sur la même vitesse. J’ai fais la course de la jument sans chercher particulièrement à rentrer cet objectif et il s’est avéré que c’était le bon pour elle sur ce type de terrain ».

« Je pense que ce contrat d’objectif ne doit pas être « doté ». Il faut éviter que les cavaliers courent en dessous des capacités du cheval ou au-dessus et prennent de mauvais risques pour aller chercher la récompense du contrat. Pour moi, ça ne concerne pas forcément le groupe de tête. »

Julien Lafaure : « Honnêtement c’était du hasard complet, je n’avais jamais couru la bas et il n’y avait jamais eu 120km donc c’était très difficile de juger la vitesse. J’ai pris un second passage au dernier vêt et du coup je n’ai pas pu faire la dernière boucle que je voulais qui m’aurais mis plus haut en vitesse que ce que j’avais mis sur le papier. Donc il y a de l’idée mais c’est encore à creuser pour moi. Et je pense que ça ne concerne pas vraiment les chevaux qui partent dans le groupe de tête, mais plus ceux qui qualifient »

Les rencontres FFE de l’endurance équestre à Lamotte-Beuvron 1 et 2 décembre 2022

Les rencontres FFE de l’endurance équestre à Lamotte-Beuvron 1 et 2 décembre 2022

Jeudi 1 et vendredi 2 décembre, se sont déroulées les rencontres de l’endurance 2022. Initiées en 2007 par Gérard Nicolas, réorganisées en 2019 par la FFE, ces deux journées avaient pour but de rassembler les différents acteurs de l’endurance autour des problématiques de développement de la discipline et de discuter des évolutions réglementaires. Avec la crise sanitaire, ces journées n’ont pas pu être reconduites en 2020 et 2021. Pour cette deuxième édition donc, plus de quatre-vingt personnes ont fait le déplacement, avec une part importante d’organisateurs de concours, des juges et vétérinaires, éleveurs ainsi que des cavaliers et cavalières à la fois professionnels et amateurs. L’événement, organisé conjointement au raid de Santa Susanna en Espagne, a rassemblé moins de cavaliers professionnels par rapport à l’édition 2019 où ils étaient fortement représentés.

Sous format de plénière lors de la première édition, cette fois-ci, la commission endurance de la FFE encadrée par Michel Faucon, son président et Martin Denisot, conseiller technique national, a choisi de mener ces rencontres autour de tables rondes, plus conviviales et pratiques, pour recueillir les échanges. Avec la présence de Jean-Michel Grimal, sélectionneur de l’équipe de France, Michel Payan, président de la commission vétérinaire, Tiphaine Vermeulen, représentante du Comité fédéral pour l’endurance et de nombreux intervenants.

Les objectifs du séminaire :

– prendre en compte les évolutions de notre environnement pour faire évoluer et perdurer la discipline

– Pérenniser les compétitions en explorant de nouvelles pistes

– Définir ensemble une position française et la proposer à l’EEF (european equestrian federation) et la FEI.

– Garder à l’esprit : un règlement simple pour une application simple

– apporter des solutions, pas des problèmes

1/ Etat des lieux de l’équitation et place de l’endurance en France.

« Post covid » la fédération française d’équitation dresse le bilan de ses activités : le nombre de licenciés et de concours toutes disciplines n’est pas encore remonté aux chiffres d’avant crise comme le nombre d’engagés sur les épreuves. En endurance, de nombreux sites de concours n’ont pas reconduit leurs organisations avec les difficultés financières engendrées sur les deux ans et les démarches administratives de plus en plus lourdes pour des organisations bénévoles.

Avec 2049 épreuves organisées en 2022, l’endurance équestre est la 6ème discipline en nombre d’épreuves à la FFE, derrière les trois disciplines olympiques, le Hunter et les Pony-Games. L’endurance est 5ème en nombre de cavaliers. La discipline peut s’appuyer sur 3601 licenciés club pour fonder un socle de compétiteurs, 1661 cavaliers disposant d’une licence amateur et concourant sur des épreuves nationales et à vitesse libre et 1171 licences pro sur les épreuves internationales. Pourtant, au regard de cette pyramide, l’offre de concours semble déséquilibrée puisque 733 épreuves club ont eu lieu en 2022 contre 737 épreuves amateurs et 579 épreuves préparatoires et internationales. Cela s’explique d’une part par le type d’épreuves en vitesses imposées qui sont les mêmes selon les divisions (60km = Club Elite = Amateur 2 = Préparatoire 2) et la possibilité d’offrir cette multitude d’épreuves le même jour sur un même site.

Le constat généralisé autour des tables rondes est « la noyade » des compétitions de division club dans les autres divisions qui défavorise l’accueil des débutants de la discipline. Les chiffres du nombre d’engagements sur les épreuves démontrent qu’après la qualification en Club 1 ou Club Elite (46-60km) de nombreux cavaliers de division club arrêtent l’endurance par manque de challenge à la hauteur de leurs possibilités. « Beaucoup de cavaliers de cette division n’ont pas la possibilité, avec leur cheval ou celui de leur club d’aller au-delà de ces distances et ne souhaitent pas ou ne peuvent pas investir dans un cheval qui peut faire 80km ou plus. Pour ceux qui le font, cela revient à orienter le marché toujours vers le cheval arabe, mais à léser les autres. Hors, un circuit club est fait pour des chevaux polyvalents, de toutes races et les passionnés doivent pouvoir rester sur ce circuit et y trouver du challenge. » – synthèse des différents commentaires remontés par les intervenants.

Les solutions envisagées : Initi Endurance et les épreuves à vitesse régulées (partie 3)

Endurance CRE haut de France / Gerard Bedeau

2/ Les débats d’actualité : l’écologie et le bien-être animal au centre des préoccupations.

Ecologie

Comment réduire l’impact environnemental de la discipline ? C’est le sujet le plus brûlant et le premier abordé de la journée du jeudi. Premièrement, les idées qui ressortent sont les véhicules et la consommation d’eau. Joelle Colosio, de l’ADEME intervient sur les chiffres relevés sur une épreuve d’endurance comme Monpazier (4 jours de compétition en 2022).

4 jours, 350 chevaux = 250m3 d’eau. En comparaison, une personne utilise 30 à 50m3 d’eau par an et en agriculture, l’irrigation d’une heure d’un champ de maïs en cinq passage utilise 2000m3 d’eau en une saison. Un constat sans jugement, mais qui appelle à trouver des solutions face à la problématique du réchauffement climatique et de raréfaction de l’eau.

En tables rondes, des idées ont été proposées, les grandes tendances ressorties :

Gestion de l’eau et véhicules

  • Des fast line et écopes au lieu des seaux, limiter l’eau et les assistants au grooming (2+1 à l’extérieur pour la selle)
  • Pas d’eau potable ou minérale.
  • Réduction des points d’assistance (privilégier les points organisation), optimiser les parcours pour éviter les trajets en voiture.
  • Circulation des véhicules à sens unique sur le site du concours et sur les points, maitrise des flux. « Principe de la marche en avant »

Gestion des déchets

  • Installation de poubelles de tri + couverts non plastiques et gobelets écoresponsables (attention, la production de ces gobelets et leur nettoyage peut s’avérer coûteux en énergie et pas si écologiques que cela), recourt à la restauration sur assiette plutôt que type buvette et utilisation de contenant réutilisables.
  • Recourt à des dossards réutilisables contre-caution (pour l’utilisation des porte-dossards).
  • Proposer le Roadbook à la demande ou sur réservation, pour l’impression (ne pas rendre l’impression systématique), faire une fiche avec les points GPS, QR Code du Roadboook
  • Recourt au balisage biodégradable ou réutilisable/ permanent.

Que faire des déchets de boxe ? La paille peut-elle être réutilisée chez les agriculteurs locaux ? L’ajout d’un bac de récupération des eaux non utilisées est-il envisageable ?

Bien-être animal

Depuis 2019, des améliorations sont constatées dans l’ensemble du circuit équitation (structures et compétitions) en termes de bien-être animal. L’intervenante fait le point sur les différents documents et certifications mis à disposition par la FFE.

Juridique : Il doit y avoir un référent bien-être animal à nominer dans une structure équestre (ce, élevage) + une attestation de connaissance pour les détenteurs de chevaux.

« Prenez en compte que ces outils sont mis en œuvre pour l’ensemble des pratiquants de l’équitation ou des détenteurs de chevaux. Vous trouverez surement la première question « le cheval est-il un herbivore » absurde, malheureusement on constate que la réponse n’est pas évidente pour tout le monde. Vous, dans cette salle et dans l’endurance en général, avez une bonne maitrise de la santé du cheval, mais nous faisons encore beaucoup de préventions ailleurs. »

Le diplôme capacité de détention du cheval est délivré par la ffe, non obligatoire, mais un bonus de connaissance.

Au niveau de l’environnement médiatique et scientifique, la notion de bien-être animal entre de plus en plus dans les mœurs. En 2002 : 171 articles scientifiques traitaient du Bien-être être contre 870 en 2022.

Savoir différencier bientraitance et bien-être. La notion de bientraitance est déterminée par les 3F (en anglais) : Forage / Freedom / Friends. Ces trois notions sont le minimum à convenir pour bien traiter l’animal. Le bien-être, c’est la perception subjective de ces ressources par le cheval. Par exemple, certains chevaux vivent bien avec un compagnon, mais mal en troupeau et inversement. La qualité du fourrage est à l’appréciation du cheval en fonction de ses besoins du moment, de l’utilisation qu’on en fait ou de son environnement.

Les réactions sur le bien-être animal (cf : le pentathlon équestre) sont directement corrélées à la médiatisation des sports équestre. Les gens ont besoin d’entendre « j’ai ressenti ça sur mon cheval » et pas « mon cheval est massé tous les jours » ou « ben, je m’en occupe donc ils vont bien » pour apprécier à la fois la notion de bientraitance et de bien-être. Pour cela, les cavaliers d’endurance ont un très bon discours, car ils abordent tout le temps la notion de ressenti lorsqu’ils parlent de leur cheval.

La notion de lest est également soulevée, car les différentes études sur la physiologie du cheval et le poids ne s’accordent pas toutes, le sujet des cavaliers lestés ou non lestés en endurance fait débat. L’assemblée s’accorde cependant sur la responsabilité de chacun à conduire un cheval à haut niveau selon ses capacités et sa force, que ce soit avec un cavalier lourd ou un cavalier lesté. Toutefois, le sujet reste ouvert puisque les animalistes dénoncent de plus en plus les abus sur le poids et nous devons rester vigilant. Cependant, la corrélation entre poids léger et augmentation des vitesses tend à faire pencher la balance du côté des règles de lest minimum.

Pour médiatiser positivement la discipline, nous devons mieux communiquer nos valeurs de respect de la bientraitance, du suivi vétérinaire lors des épreuves, de la connaissance de nos chevaux et de leur physiologie.

Les propositions faites en table ronde autour du bien-être animal :

  • Augmenter la distance sur les boucles pour réduire la vitesse et ne pas autoriser les boucles de moins de vingt kilomètres en fin d’épreuve à vitesse libre. Grégoire Tilquin commente à ce sujet « en Afrique du sud et en Australie, il existe des épreuves de 80 kilomètres en deux boucles de quarante kilomètres.
  • Augmenter le niveau d’accès aux épreuves d’endurance, passer de galop 2 à galop 4 pour garantir un minimum de tenue à cheval et de gestion de celui-ci.
  • Rendre le prix de la meilleure condition obligatoire, à l’issue de l’épreuve et l’adapter à différentes divisions (prix de la meilleure présentation pour les VI ?)
  • Promouvoir des guides de l’entrainement du cheval d’endurance
  • Un guide de communication pour les organisateurs afin de répondre au besoin de médiatisation positive.

Gestion de la vitesse

Nous ne sommes pas assez strictes sur l’accès à la vitesse ou sur les sanctions.

Avec des vitesses augmentant avec l’amélioration de l’entrainement, de la génétique, mais aussi le facteur compétiteur humain, il est nécessaire de protéger et former afin d’éviter les accidents. Selon les graphiques, la vitesse moyenne augmente, mais le cavalier le plus rapide était parfois seul il y a dix ans, alors qu’aujourd’hui les cavaliers à courir à cette vitesse sont plus nombreux.

L’ensemble des tables préconise la diversification des formations, des stages d’endurance afin d’une part d’amener plus de pratiquants dans la discipline, d’autres part de former à la gestion de la vitesse, du groupe pour les niveaux nationaux. La mise en place de ces stages permet, parallèlement au public visé, de donner de nouveaux débouchés aux cavaliers et entraineurs professionnels.

Les idées abordées dans les tables rondes :

  • Les formations et stages
  • La récompense d’un « contrat d’objectif » indépendamment du classement
  • Des départs en SAS, comme en triathlon, selon la vitesse moyenne visée et l’objectif de qualification sur la distance, pour éviter l’aspiration dans un groupe trop rapide pour le couple cavalier/cheval.

3/ Elargir l’offre d’épreuves d’endurance, pour dynamiser le circuit club et amateur

En 2019, la question de dynamiser la division amateur (qui doit changer de nom sous peu) s’est posée pour pousser les pratiquants non professionnels de la discipline à d’une part : rester sur les compétitions nationales, et d’autre part : rester sur le circuit.

La présentation d’Henriette d’Ursel (diplômée d’un MSC sport et industrie à l’EM lyon et d’un master communication, digital et événementiel à l’ESG) et précédemment chargé de projet chez EEM) visait à la création d’un circuit national doté, sous forme de challenge avec 3 épreuves phares et une finale ou un classement final.

En 2022, le championnat des amateurs a vu le jour à Jullianges avec 3 épreuves : 60,80km et 100km en individuel et les trophées des régions. Une première édition réussie, octroyant il y a un titre par niveau (3) et un seul titre par équipe (remporté par l’Occitanie pour cette année). Contrairement aux As, il n’a pas de titre équipe sur chaque niveau. Le format est reconduit pour 2023.

Initi’Endurance

Tiffaine Vermeulen, membre du comité fédéral pour la discipline de l’endurance, aborde le circuit Initi’Endurance lancé en 2021. Elle en a organisé dans l’enceinte de son club ; Ce sont des épreuves avec peu de contraintes techniques puisqu’elles se déroulent dans l’enceinte d’un club et sans intervention d’un vétérinaire à partir du moment où un moniteur encadre la pratique. Le montant des engagements est préconisé à 20€.

Afin de développer cette épreuve, des cavaliers d’endurance formés, pourraient se rendre dans les clubs afin de proposer de monter le concours et de faire un stage ou une formation. Le plus pour des moniteurs de club : proposer la découverte d’une nouvelle discipline d’extérieur, apprendre aux cavaliers à analyser la santé du cheval.

Les Vitesses régulées

Francis Ordoqui et Alain Babulle ont présenté le projet des VR. « Aujourd’hui, il n’y a pas assez de challenge avant la 80VL » déclare l’organisateur d’Urrugne en introduction. Ces épreuves ouvertes aux licences amateurs permettraient d’ajouter du challenge aux compétiteurs sans augmenter les kilomètres puisqu’elles se dérouleraient sur des épreuves de 40km (amateur 3VR) et 60km (amateur 2VR).

Une épreuve plus attractive avec une entrée au vet à chaque arrivée afin d’apprendre : la gestion du grooming, le respect du cheval dans la vitesse pour passer le plus rapidement possible, un meilleur visuel du classement pour les participants et les spectateurs, un temps de vet moins long : 40 à 50 minutes.

Endurance CRE Haut de France

Le principe : une vitesse limitée sur la piste à 16km/h (ou moins à l’appréciation de l’organisateur et du président de jury en fonction des conditions météo et du terrain). Le dépassement de la vitesse sur une boucle serait éliminatoire, contrairement aux vitesses imposées qui permettent d’aller au-delà de la vitesse moyenne maximum sur une étape et plus lentement sur l’autre. Le chronomètre prendra en compte le temps sur piste + le temps d’entrée au vet.

Une proposition a été faite de passer l’épreuve amateur 1VL de 80km en amateur 1VR, ceci après une phase de test des épreuves à vitesse régulées, mais aussi avec le recul du nombre d’engagés sur les épreuves 80VL en 2023.

Pour rendre les épreuves attractives et y garder les cavaliers, la notion de dépassement de soi et de finir c’est gagner sont nécessairement à remettre au centre des valeurs de l’endurance, mais aussi « il faut mettre dans la tête des gens qu’une course de vingt kilomètres c’est un semi-marathon et une 40 c’en est un. Une épreuve à vitesse régulée permettrait d’amener un challenge sportif un peu plus lisible avec un départ groupé (jusqu’à 10 partants) ».

Les risques relevés : un encombrement de l’aire d’entrée au vet, le besoin d’un chronométrage et logiciel de gestion des résultats à la charge de l’organisateur.

4/ Le cahier des charges de l’organisateur et aides

Grégoire Tilquin, organisateur de Nègrepelisse, cavalier, éleveur et entraineur, propose la mise en place d’un livre blanc ou guide de l’organisateur afin d’harmoniser la mise en place des concours d’endurance à différents niveaux. Que ce soit sur la gestion logistique et ergonomique d’un site de concours ou la communication, le protocole de remise des prix et la mise en place d’une gestion écologique. Afin d’aider plus de passionnés à monter un concours, professionnaliser les événements et faire gagner du temps en démarches administrative avec par exemple des dossiers types sur la demande d’autorisation préfectorale, de subvention etc.

Isabelle Defossey, service ressources juridiques de la FFE, intervient sur les demandes d’autorisation et de circulation sur la voie publique. Elle rappelle que 4 régimes d’occupation de la voie existent pour les manifestations sportives, que l’organisateur est en droit de négocier, et doit bien connaitre afin d’appliquer : Stricte respect du code de la route / priorité de passage / Usage exclusif temporaire de la chaussée / usage privatif de la chausée.

5/ La validation des règlements

Le deuxième jour des rencontres fut surtout l’occasion de vérifier les propositions règlementaires faites en septembre par la commission endurance, la validation ou la discussion de celles-ci pour le circuit fédéral ainsi que la proposition de modifications ou ajouts de règles à proposer à la FEI.

Pour la FEI

Par exemple, l’allègement des conditions de périssabilité du statut Elite FEI. Au lieu de devoir valider une CEI3* dans les vingt-quatre mois, il s’agirait de valider n’importe quelle épreuve de niveau international dans ce laps de temps afin de conserver le statut, ce qui évite d’ajouter des kilomètres aux chevaux et ne pénalise pas les athlètes féminines en retour à la compétition après une grossesse.

Proposition pour qu’une seule CEI1* suffise pour aller en CEI2* et pas de qualification en couple sauf pour aller sur les championnats (qualification en couple sur CE1I* valable pour aller en CEI3*).

Demande de l’ordre des vétérinaires sur la possibilité de mesurer la fréquence cardiaque par les juges fédéraux : afin de désencombrer les entrées au vet, un juge fédéral, sous responsabilité du vétérinaire, pourra effectuer la première prise de cardiaque à l’aide d’un cardiofréquencemètre homologué et sous validation préalables de compétences requises, avant le contrôle complet du vétérinaire. Ainsi, moins d’attente dans l’air de grooming et un suivi plus proche de la récupération effective des chevaux (sans compter sur l’attente).

Pour le règlement FFE :

  • retour au box possible pendant le temps neutralisé lorsque la météo est mauvaise ou en hiver.
  • intégrer des épreuves spéciales sur plusieurs jours (5*60 / 3*80km) et créer une épreuve de 80km sur deux boucles.
  • Encourager le fair-play dans le règlement par une neutralisation du temps du concurrent qui porte secours et sanction pour la non-assistance à personne en danger (après clarification de la notion).
  • Harmoniser les règles rhinopneumonie entre FFE et FEI.
  • Définir un dossard entraineur pour les assistants suivants plusieurs chevaux
  • appliquer la demande de l’ordre des vétérinaires en compétition nationale.
  • Permettre à un vétérinaire traitant d’intégrer la commission vétérinaire lorsqu’il n’y a pas de cheval en traitement.