Les épreuves d’endurance et les championnats

Les épreuves d’endurance et les championnats

Crédit photo de couverture : Mickaël Cinq

Bonjour à tous ! Dans cet article nous allons balayer les différentes épreuves d’endurance, les niveaux, les objectifs ainsi que les épreuves de type championnat et comment s’y qualifier.

ATTENTION : Article mis à jour me 30/08/22 au regard du règlement 2023

Premièrement, en endurance équestre comme dans d’autres disciplines, il existe différents catégories d’épreuves. Les deux principales sont les épreuves à vitesse imposée et les épreuves à vitesse libre. En épreuve à vitesse imposée, les couples parcourent de dix à quatre-vingt kilomètres en plusieurs étapes, dans un temps imparti. Dans les épreuves à vitesse libre, la catégorie supérieure, c’est une course de rapidité, pour être le premier à franchir la ligne d’arrivée à l’issue des étapes. Les épreuves se courent sur quatre-vingt à cent-soixante kilomètres en une journée voire deux-cents sur deux jours.

1/ Les épreuves départementales et régionales

Les épreuves à vitesse imposée sont les premières épreuves qu’un cavalier peut engager. Il est obligatoire de passer par le circuit de qualification aussi bien pour le cavalier que le cheval pour accéder aux épreuves de distances supérieures. En fonction de son âge, de son cheval, il peut choisir différentes épreuves dites « débutantes » puis gravir les échelons. Pour s’inscrire sur ces épreuves, il faut disposer d’une licence club, si le cavalier est mineur il doit disposer au moins du galop 2.

Circuit Club

2 / épreuves amateur et nationales

Les épreuves à vitesse libre sont de niveau national et nécessitent la licence amateur. Auparavant, vous pouvez vous qualifier sur le circuit club ou amateur.

Dernière mise à jour : septembre 2022

Attention : poids 70kg minimum sur les épreuves Amateur 1GP.

Accès amateur 1 GP = 2x Amateur 1(vitesse imposée ou libre)

3/ Circuit Jeunes

Basé sur le circuit amateur, le circuit minimes, juniors et jeunes a ses propres championnats, voici le système de qualification.

Dernière mise à jour : septembre 2020

4/ Circuit international – Pro

Retrouvez les infographies de la FEI ICI

Dernière mise à jour : septembre 2020

Ce que j’en ai compris et vous traduis en français. Attention, ce n’est pas encore validé, car il y a des divergences entre les points de vues sur les qualifications, j’attends de plus amples informations concernant le nombre de classements requis pour passer à l’épreuve supérieure et sur le statut de cavalier élite.

Pour les qualifications requises pour les championnats internationaux, je les mettrais plus tard. Ily a quatre types de championnats internationaux :

  • Championnat du monde des chevaux de 7ans sur CEIYH*
  • Championnat du monde des chevaux de 8ans sur CEI**
  • Championnat d’Europe / monde des Jeunes cavaliers -21ans CEIYJ**
  • Championnat d’Europe / monde des Seniors CEI***

À vous de définir vos objectifs et de progresser avec votre cheval dans la discipline ! Rappelez-vous d’abord et toujours que « Finir c’est gagner » et qu’il n’y a nulle satisfaction à une victoire sans effort. Autrement dit, ne brûlez pas les étapes, voyez chaque compétition comme un objectif en soi, car terminer une épreuve puis refaire la même à une autre vitesse ou avec un objectif de place peut être tout aussi satisfaisant que vouloir aller plus haut, mais bien plus formateur 😉

Trouver un stage d’endurance : La carte ici

Qui veut aller loin, ménage sa monture, et sur ce j’arrête avec les commandements de l’endurance, je pense que tout le monde a compris.

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Les journées de l’endurance 2019 #1

Les journées de l’endurance 2019 #1

Jour 1 : Explications et discussions autour du règlement FEI

Ces deux journées de l’endurance, ont permis d’échanger avec plus de cent-vingt acteurs de la discipline, cavaliers, entraineurs, organisateurs, éleveurs et juges sur l’évolution de la discipline et de confronter les avis pour construire l’avenir de l’endurance. Sur l’initiative de la commission endurance de la fédération française d’équitation, proposée certainement suite aux nombreux questionnements des acteurs de la discipline après les modifications du règlement fédéral et international, ces deux jours ont permis de revenir sur l’année, sur les changements des règlements : fédéral et international, proposer des axes d’évolution et d’innovations pour les circuits. Il en est ressorti de nombreux échanges et une émulation générale sur des points importants qui auront certainement leurs conséquences sur l’année endurante à venir. Débriefing en deux articles : les règlementations, les projets d’innovation.

Intervenants : Jean-Michel Grimal, Martin Denisot, Pascale Dietsch, Michel Faucon, Stéphane Chazel, Michel Payan, Christian Lozano, Quentin Simonet.

1/ Fédérer l’ensemble des acteurs de l’endurance.

Jean-Michel Grimal, sélectionneur national a introduit la première partie de la journée, les modifications du règlement FEI qui impacteront le fonctionnement national des concours.

Pour rappel, ces ajustements 2020 ont d’abord été annoncé lors du sport forum en Avril 2019 à Lausanne puis adoptés le 20 novembre dernier à Moscou intervenus après la nomination d’une commission temporaire à la FEI composée majoritairement des cavaliers et acteurs anglo-saxons de l’endurance. Stéphane Chazel est revenu sur la suspension du comité endurance dont il faisait partie et la mise en place de ce comité temporaire : « Le comité temporaire représente une seule tendance de l’endurance moderne, celle des anglo-saxons qui ne sollicite pas les deux autres tendances : les européens et le groupe 7. Les pays leader de la discipline doivent être représentés, écoutés et éprouvés. »

Entre l’échec de Tryon, le sport forum de Lausanne et la validation du règlement à Moscou, il s’en est passé des choses !

Quentin Simonet et Martin Denisot sont intervenus auprès de la fédération européenne des sports équestres pour créer un groupe de travail avec l’aide d’autres fédérations européennes. En tant que Leader dans l’endurance, la France a pris la présidence de la commission endurance à la fédération européenne en la personne de Quentin Simonet. Le but de cette commission : faire avancer la vision européenne dans la discipline de l’endurance et promouvoir un sport respectueux du cheval et épanouissant lorsqu’il est fait dans les règles. Essayer de proposer un règlement qui puisse satisfaire des pays qui n’ont que deux courses par an tout autant que les grosses nations organisatrices afin de permettre le développement de la discipline partout dans le monde.

L’appui de la Fédération équestre européenne et de ce groupe de travail a permis de faire un peu de « forcing » et amener des compromis pour l’application du règlement FEI. Par exemple, la complétion rate a été abandonné. L’Europe a fait du forcing pour pouvoir être autour de la table : Quentin Simonet et Jack Bégaud étaient présents en juillet pour défendre des idées argumentées face aux anglo-saxons bien décidés à durcir les règles et malheureusement punir ceux qui pratiquent l’endurance dans les règles.

Suite à ces échanges et les modifications du règlement FEI, Christian Lauzano a pris la parole pour surligner les modifications qui ont été adoptées en expliquant également que certaines prendront effet dès le 1janvier impactant la saison des courses dans le groupe 7 et d’autres nécessitent un paramétrage informatique et entreront en vigueur au 1er juillet 2020, notamment en ce qui concerne la règle de rotation des officiel (point très discuté pour sa difficulté d’application en Europe). Sans oublier que les discussions du jour ne pourront pas changer le règlement mais vont permettre de commenter, s’adapter au mieux et préparer les évolutions de 2021.

2/ Sortir de l’hégémonie des épreuves internationales.

Elles sont très nombreuses en France et donc très impactées par ce nouveau règlement autant pour les cavaliers que pour les organisateurs et juges. Pourtant, de nombreux organisateurs rappellent que les épreuves internationales sont déficitaires par nature et que ce sont les épreuves nationales et club qui permettent d’équilibrer un budget dans l’organisation. Alors pourquoi certaines dates du calendrier s’entêtent-elles à ouvrir une épreuve internationale avec seulement une dizaine de partants ?

Stépahne Chazel « il nous faut recentrer les épreuves françaises sur le national car la FEI en soit n’est qu’un but de rencontre internationales et ne devraient pas prendre le devant de la scène française. Il nous faut recibler nos épreuves sur le national. »

Car c’est bien ce que font de plus en plus de pays du groupe 7, jamais consultés dans ces nouvelles applications du règlement et souvent pointés du doigt pour leur non-respect de ce règlement international. Ils ont tout bonnement décidé de ne plus inscrire d’épreuves internationales au calendrier et en Europe, l’Espagne semble suivre le mouvement.

Les épreuves CEI : 100km minimum

A partir de maintenant, toutes les épreuves de niveau CEI1* devront faire au minimum 100km. Déjà adopté en France sur le circuit TOP7, cette distance permet de réduire l’écart entre la CEI1* et la CEI2* où on passait de 80km à 120km. D’autre part, il permet de créer une progression par rapport à l’épreuve national de 80km, proposer une nouvelle offre de concours et un nouvel enjeu tout comme la réduction de la vitesse moyenne.

Attention, pour autant, cette question d’augmentation des kilomètres amène celle du kilométrage des pistes car sur beaucoup d’épreuves en France, il manque des kilomètres au compteur.  « On voit apparaitre des vitesses faramineuses sur le papier alors que sur le terrain ce n’est pas le cas, il faut mettre les vrais kilomètres » – J-M. Grimal.

Mise en place : 1 janvier

Question à la fédération : les épreuves nationales doivent être relevées à 100km aussi ou rester à 80km ? Le système de qualification en national doit être revu car d’un côté, les chevaux valorisés sur des épreuves internationales doivent faire 100km pour aller sur une 120km et les chevaux qui demeurent sur le circuit national peuvent faire 80km puis 120km pour se retrouver ensemble sur un départ d’épreuve de 120km.

3/ Ce qui change et ce qui ne change pas en 2020

Deux CEI1* pour accéder à la CEI2*

Dans une optique de préservation et préparation des chevaux (selon la FEI) il faudra désormais se classer sur deux CEI1* de 100km avant d’accéder à la CEI2*, mais attention, dans une limite de trois départs. C’est-à-dire que si vous échouez (abandon, boiterie, non partant) une première fois, vous pouvez prendre deux autres départs sur une épreuve CEI1*. Si sur trois départs vous ne classez qu’une seule épreuve, cette qualification sera annulée, en conséquence c’est une saison qui saute.

Mais relativisons, même s’il vous arrive un problème sur une course, en général dans une année vous et votre cheval pouvez largement classer deux épreuves de 100km. Cette règle a été mise en place dans le but de plus considérer l’épreuve de CEI1* comme préparation au haut niveau de 2 et 3*, ralentir les vitesses moyennes et durcir le niveau d’accès au haut niveau international. Mais oui, pour des écuries d’entrainement c’est un vrai dilemme de calendrier et de préparation.

Mise en place : 1juillet. Tous les chevaux qualifiés en CEI2 avant le premier juillet échapperont à la règle.

Question à la fédération : durcir le système pour les épreuves nationales car il apparait injuste (selon des cavaliers entraineurs) que les chevaux valorisés sur le circuit international aient deux courses de plus à faire pour accéder à l’épreuve CEI3* (2×100 puis 2×120) que des chevaux valorisés sur le circuit national qui concourrent en Amateur Elite GrandPrix et prennent le même départ que les CEI3*. Il est donc demandé aux organisateurs d’envisager de séparer les catégories d’épreuves : pas de départ groupé, pas de classement scratch, une épreuve par catégorie.

Aussi, le championnat des sept ans est supprimé, seuls les huit ans pourront s’affronter sur une epreuve CEI2* et les championnats : junior comme Senior internationaux ne seront accessibles qu’aux chevaux de neuf ans.

Le poids en CEI : cette nouvelle règle qui existait déjà

Depuis des années en France, un consensus était adopté pour laisser libre choix aux organisateurs d’imposer un poids minimum sur la CEI2*. Beaucoup ont toujours fait le choix d’imposer les 70kg sur les épreuve CEI2* et le circuit Top7 imposait déjà les 70kg sur la CEI1* 100km. Il est donc bon de rappeler que cette règle n’est pas nouvelle et ne nécessitait pas autant de débats sur les réseaux sociaux qui se sont poursuivis lors de la journée de discussion (avis général).  

A partir du premier janvier 2020, le poids minimum est obligatoire : CEIYJ1* et CEIYJ2* seront à 60kg minimum (ça oui c’est nouveau), CEI1* et CEI2* à 70kg, CEI3* à 75kg.

« La dérive dans les autres groupes a été de finir avec des cavaliers jockeys, on a voulu éviter de se retrouver avec la dérive des courses de dromadaires où il y a maintenant des robots, déclare Stéphane Chazel. Moins on mettra de poids et de kilomètres plus on ira vers des vitesses et de dérives »

Plusieurs intervenants et cavaliers défendent ce point de vue après que des tests aient été réalisés dans les écuries Punti et Frances « A poids égaux les chevaux souffrent moins avec un poids près du corps qu’avec un poids ballant ». Julien Lafaure intervient alors pour appuyer cet argument « j’ai fait des tests sur piste avec mes chevaux, à poids égaux, les chevaux galopent avec une fréquence cardiaque plus basse lorsqu’ils portent des tapis de plomb (poids mort) que lorsque c’est le cavalier qui pèse lourd. »

Alors évidemment les petits cavaliers vont devoir se pencher sur leur matériel pour optimiser la répartition du poids. Ce qu’il faut savoir, c’est que plus la surface de répartition du poids est importante plus vous gagnez en confort et en répartition des points de pression pour votre cheval, c’est pour cela qu’un cavalier léger ou lourd, dont le centre de gravité se situe uniquement au-dessus de la 13ème vertèbre a plus d’incidence qu’un tapis ou une selle lourde dont le poids est réparti de chaque côté du rachis lorsqu’il fatigue et fait pression sur le dos de son cheval.

En national : Poids applicable aussi dans les mêmes critères.

Les nouveautés du contrôle vétérinaire

Lors d’un deuxième passage, si la fréquence cardiaque est supérieure à 68 pulsations minutes il y aura automatiquement un réexamen avant départ sur la boucle quelle que soit la distance (uniquement sur CEI). Cette règle permet de parer à certaines éventualités de problèmes de santé qui ne seraient pas détectés à chaud à l’arrivée de la boucle mais qui à froid se verraient.

« Il peut y avoir suspicion d’un problème si le cheval est haut, soit vous vous êtes juste plantés en rentrant trop vite au contrôle, soit il y a effectivement quelque chose et les vétérinaires ont l’occasion et l’obligation de vérifier. » (Pas tout à fait retranscrit dans les termes exacts mais l’idée du sélectionneur est là.)

A la demande d’une cavalière « 68 à la première prise ou à la minute ? », Michel Payan répond qu’avec la prise électronique c’est à la minute et qu’au stéthoscope, généralement si dans les premières quinze secondes le cardiaque est en dessous de 56, le vétérinaire valide et fait trotter le cheval sans attendre la minute, si le cœur est entre 56 et plus, le vétérinaire va jusqu’à la minute.

Le trotting : si le cavalier ou groom ne parvient pas à faire trotter son cheval au bout de la troisième fois (fatigue, désobéissance ou tout autre forme de refus du cheval mais aussi mauvaise présentation du cavalier, tête non lâchée, galop ou autre ), le jury vétérinaire déclare l’élimination, au lieu d’être indiqué comme DSQ : disqualified ou « éliminé pour éliminé », le cheval sera noté comme LA : Lame / boiterie.

Le henné est interdit aussi bien en CEI qu’en national, seules les crèmes sont autorisées mais à la demande des vétérinaires doivent être enlevées pour passer le contrôle.

L’élimination et la vitesse

Une nouvelle règle un peu mathématique vient s’ajouter dans le cadre d’une élimination FTQ (failed to compete / abandon sur piste) ou DSQ (disqualifié).

Si le couple cavalier/cheval a été éliminé sur ces raisons et a montré une vitesse de plus de 20km/h sur la piste, ils prennent un malus. La prochaine compétition ne devra pas se faire à plus de 18km/h par boucle ! Si le cavalier ou le cheval a essuyé deux éliminations de ce type, il sera contraint sur deux épreuves consécutives de ne pas dépasser les 18km/h dans l’année.

Oui c’est une partie assez complexe, c’est-à-dire que si vous êtes éliminé au bout d’une seule étape que vous avez réalisé entre 20 et 24km /h (je me base là sur une course comme Euston Park où il est courant de voir ces vitesses sur la première étape), pour FTQ u DSQ alors votre prochaine épreuve est à « vitesse limitée » à 18km/h.

« Atteindre 20km/h de moyenne sur une course en France, c’est très difficile à faire, lorsqu’il y a vraiment les kilomètres. C’est pour cela que j’insiste auprès des organisateurs pour qu’il y ait les vrais kilomètres. En France, il y a quand même peu de courses qui le permettent » Jean-Michel Grimal.

En vérité, cette règle a été conçue pour des courses très roulantes comme Euston Park, Pise ou encore les courses du Moyen-Orient où ces vitesses moyennes sont plus courantes. On relèvera Compiègne, Chantilly, Pamiers comme principaux terrains roulant en France (euh quand il ne pleut pas).

Jury de CEI

Une règle importante et très handicapante pour les organisateurs a vu le jour dans ce nouveau règlement : la rotation des juges sur les concours. Malheureusement, il n’y a pas assez de juges 3 et 4 étoiles en France et en Europe pour assurer cette rotation permanente des juges. Le principe lorsqu’on construit une équipe organisatrice et officiels de compétition est de pouvoir s’entourer de personnes qui s’entendent, s’entraident et avec lesquelles on va pouvoir travailler sereinement. La rotation inclus une acclimatation perpétuelle, le non-choix des officiels et des frais de roulement pour ces derniers.

Affaire à suivre pour 2020.

Question à la fédération : les organisateurs demandaient à avoir des présidents de jury différents sur plusieurs épreuves le même jour pour monter en compétence car lorsqu’il y a une CEI3* il faut un jury 4* et le président de jury se retrouve à juger aussi la CEI1* du même jour ne permettant pas à un juge 1* de monter en qualification. Un président de jury par épreuve permettrait que les juges 1* valident plus facilement un certain nombre de concours lorsque ces derniers sont couplés à des épreuves plus importantes.

Ce sont les grands axes qui ont été abordés sur la réglementation FEI, pour tout ce qui est évolution de la réglementation FFE, club, amateur et pro, je vous prépare un débrief dans un autre article pour ne pas tout mélanger.

Vous pouvez retrouver l’intégralité des modifications du règlement FEI et ses dates d’application sur le site de la FEI (cliquer sur FEI)