Clémentine Droussant et Voika el Arabica : championnes de France d’endurance équestre en amateur 1GP. à Jullianges

Clémentine Droussant et Voika el Arabica : championnes de France d’endurance équestre en amateur 1GP. à Jullianges

Ce couple ne vous est pas inconnu ! Leur nom revient dans de nombreux résultats, sur des épreuves de haute voltige, enfin de longue haleine plutôt ! Compiègne, Florac, Clémentine et sa jument comptent quelques kilomètres à leur compteur depuis le début de leur parcours en 2015. Cette année à Jullianges, elles décrochent le titre de championnes de France en amateur 1 Grand Prix 104 km et succèdent à Justine Tardy et Ainhoa Haniss, couple victorieux à Monpazier en 2021.

Clémentine Droussant et Voika el Arabica, jullianges championnat de France amateur endurance équestre

Raconte-nous ta rencontre avec Voika :

Elle est née chez Allan Léon, du côté de Brest. C’est mon compagnon, Alain, qui l’avait réservée au sevrage, après avoir vu une annonce sur un magazine à l’époque. Il l’a choisi pour le papier ( Azziz de Gargassan x Djana el Arabica) avec l’objectif de la valoriser dans notre élevage et d’en faire une poulinière par la suite. Nous avons parcouru la moitié de la France, soit 14h de route pour aller la récupérer. C’est là que je l’ai rencontré et je n’imaginais pas du tout  ce que nous allions vivre ensemble et accomplir.

Elle devait être pour Alain. Je préférais les arabes de type show et Voika était plutôt atypique. Pourtant, c’est moi qui l’ai débourré et finalement l’a montée, Alain préférant les étalons sur la piste. C’est une jument très posée, bien dans sa tête, elle a toujours été agréable à monter, même si au début, nous partions dans le champs.

Comment as-tu construit tes objectifs de course avec elle ?

J’ai commencé par faire les courses de qualifications, à passer les étapes. Les objectifs se sont fixés petit à petit pour gravir les échelons. On rêvait de fouler de grandes courses, on a progressé au fur et à mesure en écoutant la jument.

En 2016, on se classe sur Amateur Elite 130km en deux jours à Saint Ismier et en 2018, Voika rentre sa deuxième 130km à Chalinargues, sur un profil technique et très dénivelé. Ce qui nous amène Alain et moi à choisir la mythique course de Florac en objectif de fin de saison. Voika et moi prenons le départ de la première boucle dans un groupe, je voulais la préserver, profiter de l’expérience d’autres couples et y aller doucement. Seulement, la jument s’est énervée que je la retienne, on s’est fait éliminer lors de notre arrivée à Barre des Cévennes, car elle ne récupère pas au contrôle, tellement elle était excitée. Mais c’est aussi comme ça que l’on apprend.

Maintenant, si elle veut y aller, je la laisse faire, si le groupe part, elle choisit. Avec l’expérience, elle sait gérer son effort. Elle est beaucoup plus concentrée. Nous avons appris à maitriser le terrain et s’adapter à celui-ci, être agile et puissant. Nous sommes deux à regarder où on met les pieds ! Certainement pour cela que certains panneaux de direction m’échappent.

En 2019, nous retentons Florac avec plus d’expérience et cette fois, c’est la bonne. (Clémentine et Voika se classent 2ème de l’épreuve Amateur Elite grand Prix, voir les résultats ici).

Mon plus grand objectif à présent, c’est Montcuq. En 2019, malheureusement, nous sommes tombées sur la route sur la troisième boucle et avons, de fait, été éliminées. L’année suivante, avec l’épidémie, la course n’a pas eu lieu et en 2021, après un accident à Uzès, j’ai été immobilisée un certain temps et n’ai pas pu y participer.

Hervé Guesdon interview Clémentine Droussant à jullianges championnat de France amateur endurance équestre

Quel est ton métier ? Comment organises-tu ton temps pour pouvoir entrainer ?

Je suis Ostéopathe (humain), technicienne dentaire équin et éleveuse avec mon conjoint.  Le temps manque toujours, mais je suis en libérale donc je l’organise comme je veux. Parfois, je fais de grosses journées de boulot, pour garder une fin de semaine avec les chevaux. C’est aussi se lever plus tôt ou se coucher plus tard.

Courir sur le championnat de France est un objectif annuel, comment as-tu décidé d’y participer ? 

C’était un peu un hasard. Nous avons couru à Jullianges en 2021 et la programmation du championnat s’est mise en place. Nous nous sommes dits : « pourquoi pas y participer en individuel » puis nous avons été sélectionnées par la région CRE OCCITANIE. Grâce à nos résultats, nous étions dans les favoris. En connaissant déjà le terrain, on s’est dit que ça pouvait le faire !

Pour l’entrainement, je savais que ça allait tourner fort, je l’ai préparée pour la vitesse. Nous avons couru la 140km (Amateur Elite) de St Barthélemy deux mois avant, c’était une grosse reprise pour toutes les deux. Entre la distance supérieure et le dénivelé, Voika était prête.

Dès le départ, on s’est placées dans le groupe de tête. Je me suis retrouvée seule avec la jument en tête suite à une erreur en début de parcours du 1er partant qui a, malheureusement, tourné sur la mauvaise piste. Ensuite le groupe nous a remonté avec Valérie Gerber notamment (associée à Tycham du Rostaing), on a couru une grosse partie ensemble en relais. Les chevaux avaient un bon rythme, on allait bien ensemble et nous communiquions, c’était très agréable cette cohésion.

Sur la dernière boucle, nous repartons à 3sec d’écart avec Valérie et on se rattrape en se disant « c’est la dernière, on y va ». Manon, Marine et un autre cavalier remontent aussi. Le rythme s’accélère, la pression se fait sentir, tout le monde réussi à suivre. Ça s’est joué sur la dernière assistance. Alain me passe une bouteille et je ne m’arrête pas, car Voika ne voulait pas boire, ce qui n’est pas le cas des chevaux de Valérie et Manon. C’était pour moi le moment d’y aller. Il ne fallait pas se louper. Il restait 10 km quand même !

Je creuse l’écart, je vois Valérie remonter de temps à autre, mais elle ne revient pas sur moi. Je connaissais le dernier kilomètre, je savais comment gérer jusqu’à la fin, entre le dénivelé et les virages, gérer les parties plus délicates pour repartir avec élan. Il ne restait plus qu’à guider Voika et la soutenir dans son effort ! Ainsi, nous sommes entrées seules sur l’hippodrome. Il n’il n’y aura pas de sprint final, car nous avons deux minutes d’avance sur le 2ᵉ. La jument récupère facilement de cette dernière étape à plus de 25km/h de moyenne.

arrivée de Clémentine Droussant et Voika el Arabica, jullianges championnat de France amateur endurance équestre

Quels sont tes objectifs futurs avec Voika ?

L’avenir le dira selon les possibilités de tout le monde. De belles courses sont déjà entrées dans notre palmarès ! On a fait Florac, Compiègne… on se demande si on tente Montcuq cette année. Pour l’année prochaine et les suivantes, il nous reste de beaux circuits à essayer : Fontainebleau, Monpazier, Castelsagrat.

À qui adresses-tu cette victoire ?

Je remercie évidemment Alain, sans qui rien de tout ça n’aurait débuté ! Nous sommes deux et c’est à deux que nous réalisons ces performances. Et merci à ma famille et mes amies qui nous entourent et nous soutiennent ! À ma MORU (Voika) bien sûr !   Qui prend toujours autant de plaisir à être sur les pistes avec moi.

Photos : Kelly Rodier

Connaître le métabolisme de son cheval d’endurance

♻ Aujourd’hui on parle d’aérobie et anaérobie.⁠

Connaître le fonctionnement du métabolisme du cheval d’endurance est important pour gérer son épreuve et aller plus loin dans les distances. Dans tout effort, il faut être capable de renouveler l’apport d’énergie. On l’appelle : ATP ou Adénosine Triphosphate, petite molécule capable de fournir de l’énergie à nos muscles.

Pourquoi s’entrainer est nécessaire ?⁠

➡ être capable d’effectuer plusieurs répétitions d’une action ou d’un geste efficace : votre trotting n’en sera que mieux⁠
➡ être endurant pour un effort donné : parcourir la distance ça se gère⁠
➡ continuer les mouvements nécessaires avec intensité et efficacité : oui pour le grooming aussi tu dois t’entraîner pour être le plus rapide au vet.⁠


Avec l’entraînement, ton corps est plus efficace dans le traitement de l’énergie qu’il reçoit et dont il a besoin pour accomplir la tâche. Il fabrique cette énergie de deux manières : le métabolisme aérobie et anaérobie.⁠


L’anaérobie intervient rapidement, en début d’exercice et n’a pas besoin d’oxygène. ⁠
💹 L’anaérobie alactique apporte une rapide dose d’énergie pour un effort court : le saut, le sprint, mais ce système épuise vite les ATP.⁠
💹L’anaérobie lactique prend le relais pour un effort plus long mais intense : le horse-ball, les pony-games, où les phases intenses s’alternent avec des phases plus lentes. Le métabolisme utilise de l’oxygène et principalement des glucides pour fabriquer les ATP et produit en échange de l’acide lactique. ⁠


💹 Le métabolisme aérobie est celui nécessaire à la poursuite d’un effort de longue distance : il libère peu d’énergie, mais sur le long terme. L’oxygène, les glucides et les lipides sont utilisés pour produire les ATP et l’acide lactique est également recyclé. ⁠


L’entraînement permet de muscler le système cardio-vasculaire donc permettre un apport d’oxygène plus important et un effort plus long. ⁠

➡ Conseil de course :⁠


🐴 Partir au trot de travail pendant les vingt premières minutes pour enclencher le système d’aérobie et éviter la production trop importante d’acide lactique en début d’effort.⁠
🐴 sur une épreuve vitesse libre, un cheval bien préparé et entraîné peut partir au galop dès le début, si cela se fait dans le calme et avec échauffement préalable.⁠

crédit : Zoé Lissarrague